Vous voulez savoir comment la loi Egalim transforme l’alimentation dans les crèches et pourquoi elle est importante ? Que vous soyez gestionnaire, parent ou professionnel, cet article vous explique comment cette réforme peut assurer des repas de qualité pour les tout-petits tout en respectant l’environnement.
Loi Egalim : qu’est-ce que c’est ?
Adoptée en 2018, la loi Egalim, ou « Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable », est une réforme ambitieuse qui vise à transformer notre manière de produire et de consommer.
Issue des États Généraux de l’Alimentation, cette loi repose sur trois grands piliers :
- Garantir une alimentation de qualité
- Réduire l’impact environnemental de la restauration collective
- Renforcer les relations équitables dans la chaîne alimentaire
L’impact de la Loi Egalim pour les crèches
Pour les crèches, la loi Egalim entraîne des changements significatifs dans leur gestion quotidienne, notamment en matière d’alimentation.
- Elle impose aux établissements d’accueil des jeunes enfants de respecter des critères stricts pour garantir des repas de meilleure qualité, à la fois nutritifs et respectueux de l’environnement. Cela signifie intégrer des produits locaux, durables, et parfois biologiques, afin de répondre aux exigences de la loi.
- Un autre aspect clé est l’interdiction, dès janvier 2025, d’utiliser des contenants alimentaires en plastique pour la cuisson, le réchauffage ou le service des repas. Cette mesure vise à protéger la santé des enfants, particulièrement vulnérables aux substances chimiques qui peuvent migrer depuis le plastique, tout en réduisant l’impact écologique des crèches.
Ces obligations demandent aux crèches de repenser leurs approvisionnements, leurs équipements de cuisine et leurs pratiques alimentaires. Cela représente un effort de transition, mais aussi une opportunité d’offrir une alimentation plus saine et de sensibiliser les tout-petits aux enjeux environnementaux dès le plus jeune âge.
Mesures et échéances de la Loi Egalim
Les grandes réformes
- 50 % de produits durables et labellisés : Depuis 2022, les repas doivent intégrer au moins 50 % de produits issus de filières durables, dont 20 % de produits biologiques.
- Un menu végétarien hebdomadaire : Les crèches doivent proposer, depuis 2022, au moins un repas végétarien par semaine pour diversifier les apports nutritionnels et limiter l’impact écologique.
- Interdiction des plastiques : Dès janvier 2025, les contenants en plastique utilisés pour la cuisson, le réchauffage ou le service seront interdits dans les crèches.
- Réduction du gaspillage alimentaire : La loi encourage des pratiques responsables pour limiter les déchets, comme le compostage et une meilleure gestion des stocks.
- Priorité aux circuits courts : L’approvisionnement local est privilégié pour soutenir les agriculteurs et réduire les émissions liées au transport.
Loi Egalim : Les dates clés à ne pas manquer
- Depuis 2020 : Suppression des objets en plastique à usage unique (pailles, touillettes, bouteilles) dans les structures accueillant de jeunes enfants.
- 2022 : Application des 50 % de produits durables et du menu végétarien hebdomadaire.
- 2024 : Objectif de 60 % de viandes et poissons issus de filières durables pour les collectivités publiques.
- 2025 : Interdiction totale des contenants alimentaires en plastique pour les crèches et autres établissements.
- 2026 : Obligation de télédéclaration détaillée des achats alimentaires pour les établissements servant plus de 200 couverts par jour, permettant un suivi précis des produits utilisés.
Pourquoi bannir le plastique ?
L’interdiction du plastique dans les crèches répond à des enjeux majeurs de santé et d’environnement.
Lorsqu’ils sont chauffés, les contenants en plastique peuvent libérer des substances chimiques susceptibles de migrer dans les aliments, présentant des risques pour la santé des tout-petits, particulièrement vulnérables en raison de leur système immunitaire immature.
Sur le plan écologique, le plastique est l’une des principales sources de pollution mondiale, générant des déchets persistants et des émissions importantes de gaz à effet de serre lors de sa production. En supprimant l’usage du plastique dans les crèches, la loi Egalim impose une transition vers des pratiques plus sûres et durables, au bénéfice des enfants et de la planète.
Liste des contenants interdits dans les crèches
L’interdiction des contenants en plastique dans les crèches s’applique à une large gamme d’éléments utilisés dans la préparation, le service et la consommation des repas.
Voici les principaux contenants concernés par cette mesure :
- Les assiettes et bols : Tout type de vaisselle en plastique utilisée pour servir les repas.
- Les gobelets et tasses : Les récipients en plastique utilisés pour les boissons.
- Les boîtes de conservation : Contenants en plastique destiné à stocker ou transporter les aliments.
- Les couverts : Fourchettes, couteaux et cuillères en plastique, y compris ceux à usage unique ou réutilisable.
- Les contenants de cuisson et de réchauffage : Barquettes et autres ustensiles en plastique qui entrent en contact avec les aliments chauds.
Remplacer le plastique : Quelles options ?
Pour remplacer les contenants en plastique, les crèches doivent adopter des matériaux durables, sûrs et respectueux de l’environnement. Voici les principales alternatives à privilégier :
Alternative | Caractéristiques |
Vaisselle en inox | Résistante, facile à nettoyer, et recyclable. Idéale pour assiettes, couverts et contenants. |
Vaisselle en verre | Idéale pour la cuisson et le réchauffage. Ne libère aucune substance nocive, excellente durabilité. |
Vaisselle en bambou | Biodégradable et légère. Alternative écologique, mais nécessite une certification sans résine toxique. |
Matériaux compostables ou biosourcés | Fabriqué à partir de fibres végétales (carton, pulpe de canne). Compostable et respectueux de l’environnement. |
Silicone alimentaire | Adapté pour biberons ou tétines. Sûr et durable si conforme aux normes de sécurité. |
Ressources Officielles
- Loi n°2018-938, article 24 – Obligation pour la restauration collective, y compris les crèches, de proposer 50 % de produits durables ou sous signes de qualité, dont 20 % de produits issus de l’agriculture biologique, à partir du 1er janvier 2022.
- Loi n°2018-938, article 28 – Obligation d’introduire un menu végétarien hebdomadaire dans les établissements de restauration collective, pour encourager une alimentation plus diversifiée et durable.
- Loi n°2018-938, article 30 – Interdiction progressive des contenants alimentaires en plastique dans les structures collectives, avec une échéance au 1er janvier 2025 pour les crèches et structures accueillant des enfants de moins de 6 ans.
- Les mesures de la loi EGAlim, complétée par la loi Climat et résilience concernant la restauration collective (agriculture.gouv.fr – Document PDF)
- Loi EGAlim et réglementation : les prochaines échéances à ne pas manquer ! (agriculture.gouv.fr – article de blog)
FAQ
Quelles sont les exceptions à l’interdiction du plastique en crèche ?
Certaines exceptions existent pour des éléments critiques, comme les tétines, les bagues de serrage des biberons et les joints en plastique. Ces composants sont autorisés, car ils garantissent la sécurité alimentaire ou répondent à des besoins particuliers. Cependant, ils doivent être utilisés uniquement lorsque des alternatives sûres ne sont pas disponibles.
Existe-t-il des sanctions en cas de non-conformité à la loi Egalim ?
Oui, les sanctions incluent des amendes et des restrictions administratives pour les crèches non conformes. Les autorités peuvent aussi imposer un contrôle renforcé pour garantir le respect de la loi. Il est donc crucial d’anticiper et de s’aligner sur ces exigences.
Quels sont les défis logistiques liés à l’interdiction du plastique ?
L’interdiction du plastique peut poser des défis, comme le stockage de matériaux plus lourds ou fragiles, comme le verre. De nouvelles procédures pour la manutention et le nettoyage sont souvent nécessaires. Prévoir un audit logistique peut aider à anticiper ces ajustements.